Marion Praz vend des crackers à base de drêches

My Community Beer, initié par Marion Praz, est un site de e-commerce qui commercialise des crackers, brewsticks, gressins et autre nouilles fabriqués à base des drêches issues du brassage de la bière. Les beer potes adorent !

Comment est né le projet My Community Beer ?

Le projet est né il y a trois ans avec Francis, un ami développeur. Il devait me permettre d’utiliser mes compétences en communication digitale pour mon propre compte afin de changer un peu de la routine du salariat. Au tout début le site était une plateforme d’échange pour les brasseurs amateurs. Ensuite, nous avons créé un blog et enfin un site e-commerce.

Marion Praz
Marion propose différents produits apéros à base de drêches.

Que propose My Community Beer ?

On voulait d’abord vendre des bières éphémères en proposant des crackers pour faire des packs apéro. J’avais rencontré Nathalie, une des fondatrices de la marque Résurrection et découvert ses produits. Le stockage et la livraison des bières étant assez contraignants, on s’est concentrés sur les biscuits apéros. Dans la foulée, j’ai rencontré Elsa la créatrice de Brewsticks à qui j’ai proposé d’ajouter ses produits sur notre site. Nous avons été les premiers à vendre ses produits en ligne. Actuellement, nous sommes toujours un des seuls à distribuer les nouilles de Ramen Tes Drêches sur Internet. Nous proposons aussi un engrais des Drêcheurs Urbains, le projet de Benoit Cicilien et Lise Couturier. Avoir pris le temps d’échanger et de discuter avec toutes ces personnes autour de leur projet me tient à cœur. Ne pas être un « simple » revendeur, c’est important. Je suis très heureuse de pouvoir faire découvrir ces produits et ces saveurs.

Je crois que vous organisez des évènements aussi ?

Nous organisons des soirées dégustations pour les brasseurs amateurs, par exemple. Chacun amène une ou deux bières maisons, et on partage tout ça en dégustant des produits aux drêches réalisés par nos soins spécialement pour la soirée. Ça donne des idées à ceux qui ne savent pas qu’on peut cuisiner avec. Par ailleurs, nous référençons les ateliers de brassage en France, Belgique et Suisse, soit plus de 90 ateliers (amis lecteurs si tu en connais, Marion est toujours à la recherche de nouveaux lieux).

Soirée dégustation organisée par Marion Praz
Soirée dégustation organisée par My Community Beer.

Le potentiel semble très important, non ?

La drêche est surtout problématique en milieu urbain. A la campagne elle peut nourrir les poules, les vaches ou servir de composte. Il faut la voir comme une ressource à exploiter quand on est une brasserie urbaine ou brasseur amateur car elle est riche en fibres et en protéines. Pendant le confinement, j’ai même créé le groupe Que faire avec ses drêches ? qui rassemble plus de 1.000 internautes ! C’est super de voir l’intérêt des gens pour cette matière.

Des designers s’intéressent aussi à ce matériau. Franck Grossel fabrique du petits mobiliers (tables et tabourets) sous la marque Instead, Mobilier Brassé et Manon Baste réalise des objets de décoration, par exemple. La gamme « mordue » de Mathilde et Guillemette est une vaisselle comestible en drêche (lauréat du concours de design ZéBU 2019).

Comment avez-vous pris connaissance du potentiel des drêches ?

Je suis brasseuse amatrice depuis plusieurs années. Bien que je brasse peu (environ 20 litres), il y a quand même beaucoup de matière à jeter. Alors, j’ai cherché une solution pour les cuisiner. Dans « Secrets de brasseur, réussir sa bière maison », mon livre de débutante en brassage, il y avait un petit paragraphe sur le recyclage des levures et des drêches. J’ai alors commencé mes expérimentations culinaires : pain, cake, pâte à pizza, pains à hot-dog… j’ai même fait un gâteau au chocolat avec des drêches de stout, par exemple. Bref, je fais des tests que je propose sur le blog. Nos petits pains aux drêches et au fromage ont beaucoup de succès lors des soirées.

Petit pain à base de drêches
Petit pain à base de drêches.

En quoi c’est important de promouvoir et défendre les artisans brasseurs ?

A titre personnel, je suis membre du conseil d’administration de l’association Paris Beer Club depuis 3 ans. Elle milite pour la valorisation de l’artisanat brassicole indépendant. Il est important de défendre et soutenir les brasseries, cavistes, bars et distributeurs qui ont fait le choix de l’indépendance. La bière artisanale, c’est une histoire de goût, de découvertes et de créativité. Il y a une histoire derrière chaque brasserie. Il faut casser les stéréotypes liés à la bière que les gros industriels ont contribué à mettre en place.

Quels sont les projets de My Community Beer ?

Développer la gamme de produits que nous proposons actuellement sur le shop en ligne, poursuivre et améliorer mes techniques de brassage à la maison, continuer les tests culinaires à base de drêches pour enrichir le blog !

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