La Case à Bières, indépendant de bon conseil depuis 2005

Fondée en 2005, la Case à Bières sera pour toujours le premier magasin à avoir proposé une large gamme de bières normandes. Il y a 17 ans, ce n’était pas évident… Depuis, François Planchenault est resté le caviste indépendant qui privilégie le conseil et la pédagogie auprès de sa clientèle. Avec son équipe, il propose 600 références de bières, vins, champagnes, spiritueux et produits du terroir. Rencontre.

François Planchenault a réussi le pari un peu fou de fonder une cave à bière en Normandie… en toute indépendance. ©jbdecaen_rock_photographer

Du vin à la bière

Originaire de Soliers, près de Caen, François Planchenault s’est d’abord orienté vers la finance. Mauvaise pioche. Il part alors dans le Sud, à Montpellier, pour apprendre le commerce du vin. Son Master 2 en poche, il revient à Caen en 2005 pour y ouvrir un magasin de… bières. Beaucoup doutent de la réussite d’un projet un peu fou. Celle d’un caviste de bière en Normandie.

N’empêche, avec des proches qui l’accompagnent pour démarrer, il pose ses caisses de bières dans un local bien situé et facile d’accès de l’agglomération caennaise. Au début, François propose les grands classiques des brasseries belges (Duvel, Maredsous, Orval, Kwak, Leffe, etc.) mais aussi quelques productions normandes comme celles de la brasserie artisanale Northmaen (76).

Dates clés de la création de la Case à Bières

La Case à Bières ouvre officiellement ses portes le 18 août 2005, neufs mois avant le premier V and B qui choisira de s’implanter à Ifs, toujours en périphérie de Caen. Avec 200 m2 de surface commerciale, le jeune caviste fait un saut dans le vide… Il faut avouer que François Planchenault n’a aucun recul et pas de point de comparaison possible. Il est le premier à tenter le coup en Normandie.

Avec plus de 600 références, la Case à Bières est la cave la mieux achalandée de Normandie. ©jbdecaen_rock_photographer

Et ça marche. En 2011, la Case prend même un nouvel envol. François rachète les 400 m2 situés derrière son magasin. Grâce à cette surface conséquente, il peut en plus des nombreuses nouvelles références de bières (des Normandes notamment), proposer des spiritueux (rhum, gin, whiskey…) et du vin. François avait en tête de vendre du vin depuis longtemps. Vingt ans plus tard, les habitants de l’agglomération caennaise ne s’y trompent pas. Ils font de la Case à Bières, plus grande surface régionale de vente de bières, LA référence.

L’humain au cœur de sa démarche

Au début, pour bien démarrer, la Case proposait les bières traditionnelles, surtout des Belges. Puis, en consolidant l’entreprise, François s’est mis petit à petit à la recherche de produits plus originaux et moins connues.

Si le goût des produits reste le premier critère de choix (toutes les bières sont goûtées par lui et son équipe), la fidélité et l’humain servent d’encrage et de méthode à François. Il faut que ça « matche ». Pour l’anecdote, depuis 17 ans les bières Northmaen (La Chapelle-Saint-Ouen dans le 76) sont toujours à la Case à Bières. Idem, pour certains commerciaux des grandes brasseries belges fidèles qui sont devenus des amis au fil des années.

La filière normande se professionnalise

Les bières normandes aussi marchent bien. Le changement des modes de consommation des gens pendant la période Covid a joué un rôle positif sur l’activité des artisans locaux. Ils ont favorisé le circuit court et les commerces de proximité en soutien à l’activité locale.

Pleins de bieres normandes
Les brasseries normandes ont toute leur place dans les rayons de la Case à Bières. ©jbdecaen_rock_photographer

Comme les brasseuses et brasseurs évoluent et travaillent de mieux en mieux la demande est là. Par ailleurs, Il y a des houblonniers, soutenus par l’association Houblons de Normandie, une malterie (Normandie Malt) et des brasseries qui osent le local, la filière brassicole normande se professionnalise. Après la Biche IPA, première bière 100% Normande élaborée par Etienne Constant de la Normandy Beer Factory, d’autres arrivent sur le marché. C’est certainement plus compliqué de tout mettre en place localement, mais la filière avance groupée.

Sur les 600 références du magasin, il y a environ 15% de brasseries normandes. Certaines garnissent les rayons de la Case depuis 17 ans. Sauf exceptions, François n’entre que quelques bières seulement, très rarement la gamme complète. Il « pioche » dans chacune des gammes pour équilibrer son offre. Pour faire découvrir les nouveautés locales, la Case à bières propose régulièrement des dégustations.

La Case à Bière est une véritable caverne d’Ai Baba de la bière. ©jbdecaen_rock_photographer

De son côté, François aime beaucoup la Bush de Nuits (13° d’alcool par volume), une bière à la robe ambrée foncée et au nez puissant mûrie en fût de Nuits Saint-Georges (Bourgogne) par la brasserie Dubuisson et la Troubadour Magma au petit goût de litchi, brassée elle aussi en Belgique par The Musketeers. Deux coups de cœur.

La vente de mini-futs, c’est grand

Depuis la création de la Case à Bières, François Planchenault est un observateur attentif des tendances. Bien que les IPA aient le vent en poupe depuis 5/6 ans, il note que les bières belges gardent le cap depuis toujours. Il a remarqué également que celles aux fruits rouges marchaient fort lorsqu’elles étaient en fut. Le client classique recherche la nouveauté simple et conviviale. Il y a toujours le geek qui veut, de préférence, l’innovation ultime.

Autre tendance forte, la vente de bière en mini-futs. Il existe aujourd’hui trois types de technologies sur le marché : BeerTender (Heineken avec le Français SEB), PerfectDraft (Anheuser-Busch InBev et Philips) et The Sub (marque Krups). Ce sont les plus connues des tireuses familiales car adossées aux grands groupes brassicoles qui inondent le marché.

La Case à Bières de Mondeville propose 600 références. ©jbdecaen_rock_photographer

La pédagogie cultive le goût des amateurs de bière

Oui, sans aucun doute, nous participons au développement de la culture bière. Les gens viennent chez nous pour le conseil car en grande surface, il n’y en a pas. N’empêche, nos meilleures ventes sont les même qu’en GMS (Chouffe, Duvel, Tripel Karmeliet, Maredsous…). Selon François, les grandes surfaces ont quand même participé à la démocratisation de la bière en France.

Les gens qui se sont familiarisés à la bière avec les grands noms, cherchent de fil en aiguille de la nouveauté. Ils fréquentent alors les cavistes spécialisés. Et ça « mousse ». Il en existe six, rien que sur l’agglomération caennaise. Sans compter les commerçants indépendants (fromagerie, petite épicerie de quartier, etc.) qui en vendent également. Des clients sont mieux formés et informés, si bien qu’ils se débrouillent souvent seuls. La bière est bel et bien un produit festif que l’on boit entre ami·es. Les femmes se sont appropriées la bière et viennent souvent entre copines déguster de la bière à la Case.

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.

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