Implantée à Saint-Pierre-en-Auge, dans le Calvados, la Brasserie du Chaos a vu le jour en octobre 2023. Derrière ce nom aux accents apocalyptiques se cache Max Lecoq, un passionné qui a décidé de faire de la bière, entre savoir-faire artisanal, esthétique underground et imagination en ébullition. Metalleux dans l’âme, brasseur par passion, Max façonne une gamme à son image : puissante, singulière et sans compromis.

Rien ne prédestinait Max à devenir brasseur, sinon une curiosité tenace et une passion soudaine, née comme souvent d’un simple kit de brassage reçu un jour à la maison. « Comme beaucoup, j’ai commencé avec un kit de brassage maison, raconte-t-il. J’ai tout de suite accroché. » Le virus est pris, et Max décide alors de se former sérieusement. Direction Lonlay-l’Abbaye, chez Pascale et Donatien, pour une formation intensive au Château de la Bière, une référence pédagogique dans le monde brassicole normand. « C’était une formation de six jours, très dense, très enrichissante. »
De technicien à brasseur…
Avant cela, Max avait déjà une solide expérience professionnelle dans un tout autre domaine. Diplômé d’un BTS en électrotechnique, il exerçait comme technicien SAV itinérant dans le secteur du chariot élévateur. Une vie sur les routes, loin de l’univers de la bière artisanale… Quoique. Elle n’est pas si éloignée que ça de l’idée d’indépendance, de débrouillardise et de passion qui anime aujourd’hui la Brasserie du Chaos.

Car ce qui frappe d’abord quand on pousse la porte de sa brasserie, c’est l’univers visuel fort et cohérent qui entoure ses bières. Max Lecoq, sous le pseudonyme de Max Kruspe, a un projet de tribute band dédié à Rammstein, baptisé Ramm4. Ce penchant pour le metal se ressent. « Mes créations portent des noms de titans ou de créatures venues d’autres mondes, inspirées des écrits de Lovecraft et de la mythologie fantastique ».

Des étiquettes à la symbolique marquée
Côté visuel, c’est le tatoueur parisien Vincent Darnois qui met en image cet univers sombre et flamboyant, à grand renfort de tentacules, d’ombres inquiétantes et de symboles ésotériques. Mais au-delà des étiquettes, c’est surtout le contenu des bouteilles qui mérite le détour. Max élabore toutes ses recettes lui-même, selon ses envies et son palais. Sa gamme se distingue par son audace et sa personnalité :
- La Bête Lunaire (5% d’alcool par volume) : une bière blanche pas comme les autres, infusée au paprika fumé, qui joue la carte du trouble et de la surprise, entre douceur céréalière et chaleur épicée,
- Apophis (5,5% d’alcool par volume) : une blonde solaire, aux accents céréaliers et floraux, idéale pour une première approche du chaos brassicole,
- Léviathan (6% d’alcool par volume): une ambrée puissante, aux notes de pain grillé, tout en rondeur et en complexité,
- Cthulhu (5% d’alcool par volume): une IPA fruitée et envoûtante, sur les fruits jaunes et les saveurs exotiques, qui explose en bouche comme une incantation oubliée,
- Azathoth (5,5% d’alcool par volume): une brune profonde, aux arômes de café, aussi noire que son nom le laisse entendre.
Une bière de Noël, la Krampus (6% d’alcool par volume), vient également compléter ponctuellement la gamme, dans un esprit toujours aussi sombre et espiègle.
Au fil des brassins, Max prend plaisir à affiner ses recettes, à écouter les retours (vous l’avez ?) de ses clients et à faire évoluer son univers. « Ce qui me motive, c’est la multitude de possibilités qu’offre le brassage artisanal. Et puis les avis positifs, les échanges avec les amateurs, c’est vraiment ce qui me booste. » Il aime autant être derrière les cuves qu’au contact des gens, pour partager sa passion et vendre directement ses produits.
Des projets à venir pour la Brasserie du Chaos
Aujourd’hui, la Brasserie du Chaos commence à faire parler d’elle, notamment à travers des événements locaux (course nature Run a Pat’, les Médiévales de Falaise) ou des collaborations musicales et brassicoles. Car Max ne compte pas s’arrêter là. « J’ai un projet de collaboration avec un ami brasseur qui est dans les parages. On veut créer quelque chose ensemble, dans l’esprit de nos deux univers. »
Entre riffs saturés, recettes audacieuses et étiquettes inspirées du bestiaire lovecraftien, Max Lecoq impose petit à petit sa signature sur la scène brassicole normande. Un pied dans les cuves, l’autre sur une scène, il brasse avec passion, dans un joyeux chaos maîtrisé.
La vente d’alcool est interdite aux mineurs.
N’oubliez pas que l’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.
@mesbieres